Hier méprisé, aujourd'hui célébré
Musique de tambour et de chant responsorial, le gwoka traditionnel de la Guadeloupe se décline aujourd’hui en sept rythmes caractéristiques exprimés simultanément par des tambours (appelés ka) et des danseurs solistes.
Alors qu’il était interdit dans les plantations pendant la période esclavagiste et qu’il était dévalorisé par certains guadeloupéens des classes supérieures, le Gwo Ka est désormais inscrit au Patrimoine Immatériel de l’Humanité depuis le 26 novembre 2014.
En 2016, le chanteur Wozan Monza célèbre même cette fierté guadeloupéenne, cette « petite part d’Humanité » à travers la chanson « Gwoka Unesco« .
Enjeu économique pour la ville de Sainte-Anne
Cette reconnaissance internationale met un énorme coup de projecteur sur la Guadeloupe et s’accompagne de retombées touristiques et économiques, dont la ville de Sainte-Anne, berceau d la culture Gwoka compte bien en profiter.
Déjà promoteur du Gwo Ka, depuis plus de 35 ans, à travers son festival, en juillet et de plusieurs autres événements, désormais Sainte-Anne vibre aussi à chaque mois de novembre, aux rythmes des tambours ka pour célébrer cette entrée à l’Unesco.
A cette occasion la ville met en lumière les nombreux acteurs associatifs locaux du Gwoka ainsi que les artistes, pas forcément spécialisés dans le genre, mais qui mettent la culture gwoka en avant d’une manière ou une autre.
Les acteurs du Gwo ka à Sainte-Anne
Félix Cotellon et l'Association Repriz
On doit en grande partie l’issue de cet aboutissement à Félix Cotellon.
Avocat de profession, il est en 1987, le Fondateur du Festival de Gwoka de Sainte-Anne. En 2005, il crée Rèpriz, Centre Régional des Musiques et Danses Traditionnelles et Populaires de la Guadeloupe (accrédité ONG Unesco en 2007) qu’il préside jusqu’à peu. C’est encore lui le responsable et principal animateur du Comité « Lyannaj pou Gwoka”, qui a préparé le dossier de candidature du Gwoka auprès de l’Unesco.
Le festival de Gwoka
Créé en 1987, le festival de Gwoka est un événement culturel de grande envergure, programmé chaque année au mois de juillet, dans la ville de Sainte-Anne.
Il s’est donné comme objectif de promouvoir le dynamisme, la diversité ainsi que la créativité des musiques traditionnelles (y compris quadrille et biguine) et de la culture gwoka.
Au programme : rencontres caribéennes,séminaires, musiques, danses et chants traditionnels, mais aussi gastronomie créole.
Kan'nida
Originaire des Grands Fonds à Sainte-Anne, Kann’ida est un groupe de gwoka majeur fondé en 1979, autour de la famille Geoffroy (Sergius, Hilaire, Zagalo, etc) .
Gardien de la tradition, Kann’ida effectue un travail de transmission autour de plusieurs événéments :
• les veillées mortuaires, avec un spectacle nommé La Véyé O swè la
• le Léwoz a la rantré
• Le Mémorial Geoffroy
Depuis 1992, l’association Kan’nida organise le mémorial Geoffroy, pour rendre hommage aux membres disparus de leur famille : Honora, Hilaire et Sergius et reconnaître l’implication dans le paysage culturel de leurs descendants.
A cette occasion, les plus illustres tanbouyés (joueurs de tambours) et chanteurs de Gwoka de la Guadeloupe se réunissent.
Association Lakou Veranda Kan'nida
Lakou Véranda est une école de Gwo ka créée en 2012 par Jimmy Bassien, animateur socio-culturel avec son épouse Gwladys, professeur de danse.
Elle forme enfants et adultes à la danse, au chant et la musique gwoka. C’est ici qu’a débuté le « Festival a ti moun« , inscrit au Festival de gwoka de Sainte-Anne.
Les artistes guadeloupéens originaires de la ville de Sainte-Anne
• Gwoka : Esnard Boisdur la voix des Grands-Fonds
• Gwoka : Georges Troupé, saxophoniste de renom et « grammairien » du Gwo ka
• Jazz et Gwoka : Sonny Troupé, fils de Georges, percussioniste et batteur très prisé
• Fabricant de tambour ka : Joël Séjor
• Danses traditionnelles : les danseurs Mario Coco de l’Association Sakitaw ou Chantal Loïal de la Compagnie Difé Kako
• Dancehall : Werevana et Misyé Sadik
• Zouk, Jazz, Funk : Claude Vamur, ex-batteur emblématique du Groupe KASSAV
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