Elle s'appelle Edith, en souvenir d'un cyclone
En effet en septembre 1963, le cyclone Edith dévastait la Martinique, faisant 10 morts et plus 5 000 sinistrés. Deux mois plus tard, le 17 novembre 1963 naissait la chanteuse. Pour son père, météorologue, le nom était tout trouvé.
Elle a vécu entre la Guyane, la Martinique et l'Hexagone
De mère guyanaise et de père martiniquais, Edith est la benjamine d’une fratrie de 5 enfants. Elle vit les 3 premières années de sa vie en Guyane, puis en Martinique jusqu’à ses 14 ans. A la séparation de ses parents, elle part rejoindre sa mère dans l’hexagone.
Son idole est une autre Edith
Edith grandit en écoutant à la maison Charles Aznavour, Jacques Brel ou Barbara Streisand. Mais son idole reste la chanteuse charismatique française, Edith Piaf.
C'est avec son frère ainé, Laurent, guitariste, qu'elle fait ses 1ers pas dans la musique
Grâce à lui, elle a l’occasion de chanter au sein de son groupe, dans les fêtes patronales et autres soirées des grands standards de la musique caribéenne et de la variété française.
Elle abandonne ses études pour se consacrer à la chanson
Dans l’hexagone, Edith Lefel entre au conservatoire de chant à Saint-Denis, tout en poursuivant des études de droit à l’université de Nanterre.
Mais l’appel pour la musique est plus fort : elle plaque tout pour devenir choriste de studio et prête sa voix pour des spots radios.
Elle fait la connaissance des stars montantes de la musique antillaise.
C'est avec Jean-Michel Cabrimol que sa carrière décolle
En 1984, le musicien martiniquais Jean-Michel Cabrimol, à la tête de son groupe La Mafiaa propose à Edith Lefel de les rejoindre et de partir en tournée aux Antilles.
La tournée est un succès, la carrière d’Edith est lancée.
Des rencontres heureuses vont l’amener à des collaborations fructueuses.
D’abord en 1986, elle devient la choriste du groupe Kassav et interprète en duo avec Jean-Luc Alger le tube « Ich manman ».
Puis en 1987, elle chante un autre tube « Lanmou » sur l’album de Simon Jurad.
Ronald Rubinel est son pygmalion
Edith fait la rencontre de Ronald Rubinel, musicien, auteur-compositeur, producteur. De cette union tant professionnelle que personnelle naîtront des jumeaux, Chris et Matthieu et plusieurs albums à succès.
La Klé est son 1er album et l'album de tous les succès
En 1988, Edith Lefel sort son 1er album solo.
Pour l’occasion, toute l’équipe de Kassav lui écrit et compose des chansons sur mesure.
Cet album regorge de pépites mais est immortalisé par deux tubes emblématiques « SOS Mémé » composé par Jean-Claude Naimro (Prix SACEM du Meilleur Auteur) chanté en duo avec Ralph Thamar et « La Klé » composé par Patrick Saint-Eloi.
Malavoi est le groupe qui lui donne l'opportunité d'élargir son horizon au-delà du zouk
L’aventure Malavoi commence en 1987, lorsque le groupe à cordes l’invite sur scène pour chanter le célèbre tube « Caréssé mwen » en l’absence de Marijosé Alie.
Malavoi lui ouvre les portes de l’international avec une grande tournée.
Entre Edith et le groupe s’en suivra une longue collaboration, notamment sur les projets Matébis.
Malavoi lui offre sur un plateau d’argent les reprises de « La Sirenn« ou encore « Asi Paré » qui deviennent emblématiques de la carrière de la chanteuse.
Edith Lefel est aussi une chanteuse de variétés françaises
En 1998, l’album « Matébis II » offre à Edith un duo anthologique avec la star de la variété française, Jean-Jacques Goldman, la chanson « Chanson d’amour » puis une tournée en Martinique.
En plus du duo avec Jean-Jacques Goldman, Edith a aussi chanté les chansons de son enfance.
En 1993, alors choriste du chanteur de variétés françaises, le martiniquais Philippe Lavil elle chante avec lui le duo « Touché en vol« .
En 1999, sur son album « À fleur de peau », elle reprend 3 standards de la variété française à savoir « Si j’étais un homme » de Diane Tell et surtout « La Foule » et « Non, je ne regrette rien » de son idole de toujours, Edith Piaf, interprétés sur des consonnances latines.
1996 : L'année de la consécration
Edith Lefel se produit dans la salle mythique de l’Olympia le 11 mai 1996 dans les pas de ses idoles d’antan.
Dans un concert mémorable, elle livre ses plus grands succès, épaulée sur scène par ses complices que sont Ralph Thamar, Jean Luc Alger, et en coulisse Ronald Rubinel.
Un discographie solo rare mais précieuse
A son palmarès : 5 albums studio et un album live.
Le dernier album, « Si seulement » est celui de la rupture, dans la mesure où le couple s’étant séparé, ce n’est plus Ronald Rubinel qui le réalise mais le chanteur martiniquais Harry Diboula.
Le titre « Si seulement » semble prémonitoire dans le texte et met à nu une femme blessée et incomprise qui fait le bilan de son histoire d’amour malheureuse. Pourtant l’album est plein d’espérances.
Tous les moyens ont été mis en place pour cet album et de grands noms de la musique antillaise y collaborent tels que Frédéric Caracas, Thierry Delannay, Jocelyne Labylle et Jean-Michel Rotin…
Une longue tournée est même prévue.
Tout est malheureusement stoppé ce 20 janvier 2003.
Edith Lefel succombe à un malaise cardiaque à son domicile de Dreux, à seulement l’âge de 39 ans.
Le repos éternel au Père-Lachaise
Elle repose désormais au cimetière du Père-Lachaise à Paris (division 45) parmi les plus noms les plus célèbres, dont celle de son idole Edith Piaf.
PLUS D'INFOS
Documentaire Edith Lefel, Une vie
Français 
English