Le Djokan, une création née le 03 septembre 2010
Il est des pratiques culturelles qui, au fil des générations et des siècles s’implantent dans une société pour faire progressivement partie de sa tradition. Et puis il est des pratiques culturelles qui s’imposent d’office comme traditionnelles, tant elles se sont intégré naturellement dans le paysage culturel local.
Le Djokan est de cette essence.
Par sa progression rapide au niveau de sa pratique et sa notoriété, on en oublie que cet art martial guyanais n’a qu’une dizaine d’années et n’est pas le fruit de la transmission des ancêtres, mais de la pure création.
Le Djokan, une discipline hybride
Conçu par le guyanais Yannick Théolade, le Djokan se distingue par :
- Son hybridité : Le Djokan est une fusion qui tire ses origines des pratiques guerrières, des danses traditionnelles, des us et coutumes des peuples Amérindiens, Bushinengé (noirs descendants des esclaves échappées des plantations) et des Créoles de la Guyane française.
- Son inter-disciplinité : Partant du fait que tout est lié et doit être lié pour donner un sens global et universel ; le Djokan s’appuie sur divers disciplines recouvrant la pratique des percussions, rythmes et chants, la pratique du développement physique, du bien-être et du développement personnel.
- Son originalité : cette fusion des savoir-faire et des cultures en fait un terreau identitaire nouveau et unique, propre à la Guyane française.
A la fois un sport, une culture et une philosophie, celle du "Mieux vivre ensemble".
Le Djokano, la musique du Djokan
Une musique sacrée
Le Djokano représente les rythmes et les chants sacrés du Djokan.
Il s’agit d’un mélange de vibration divine (messages de paix, d’amour, d’espoir, d’ouverture des consciences) et de chansons traditionnelles qui rappelle la genèse et l’histoire du Djokan.
Le Djokano rend hommage :
• à la Guyane, Terre sacrée,
• au Djokan, l’ Art Martial Amazonien,
• à son père Fondateur, le Gran Dôkô Sawani Makan (Yannick Théolade),
• ses Hommes et ses Femmes qui ont contribué à son Développement.
Le tambour comme essence
Le tambour fait partie intégrante du Djokano.
Vecteur de rythme, de vibration, de stratégie, de transe, d’unité entre le corps et l’esprit, le son du tambour est le battement du cœur du Djokan.
Une fusion des rythmes de percussions amérindiens, Bushinengé et créoles de la Guyane.
On retrouve donc dans cet ensemble de percussions :
• des tambours « Sanpula » (tambour sacré Kali’na),
• « Apinti » (tambour sacré Bushinengé)
• et des tambours créoles.
En 2012 sont introduits les rythmes « N’Kul » (percussion sacrée du Cameroun).
Les instruments à vents, notamment, la flûte de bambou, rejoignent ensuite les instruments de base que sont les percussions pour enrichir ce « jeu afro-Amazonien ».
Des rythmes créés spécifiquement pour le Djokan en fonction de la discipline exercée
Il existe des rythmes guerriers pour le combat et le travail de conditionnement (comme le Djoumba) et des rythmes plus posés pour le travail sur l’ancrage, le centrage, le lâcher prise, la relaxation et la méditation (comme le Dérédi).
Le Djokano amplifie l’énergie interne des Djokanka (praticants du Djokan), éveille le “guerrier qui sommeil en lui”.
Certains cours se font donc sur le rythme du Djokano.
Démonstrations et émulations dans le monde
En 2012, le Djokan a le privilège de participer au Festival des Arts Martiaux à Bercy, le plus gros événement mondial consacré aux arts martiaux, pour y faire une démonstration.
Le Djokan fait partie de la FIAMT_Fédération Internationale d’Arts Martiaux Traditionnels et d’Arts de Défense.
Le Djokan se donne en spectacle boosté par le Djokano
De plus en plus, le Djokan se démocratise et fait des incursions dans le monde du spectacle. La musique du Djokano, bien présente sert de porte d’entrée dans l’univers du Djokan.
Yannick Théolade joue de la flûte dans un clip avec Yannick Lebrun, danseur professionnel de la Compagnie Alvin Ailey et des sœurs Tribord, choristes internationales.
Il apparaît avec son groupe dans le clip de Valérie Tribord_Briga, Briga.
Grâce à une rencontre avec le conteur burkinabé Gérard Pientega Pingdéwindé dit KPG, Yannick THEOLADE a pu collaborer au spectacle Supiim et exporter le Djokan au Burkina-Faso, fin janvier 2021.
Créé en 2020, Supiim est un spectacle de conte construit sur l’univers métaphorique de la forge. Il a été joué lors de la 3ème édition des Grandes Nuits du Conte à Ouagadougou.
En janvier 2022, Yannick Théolade s’immisce encore plus loin dans l’artistique à travers un spectacle musical et théâtral qui allie sonorités ancestrales et modernes.
EMANANCES, le nom de ce spectacle montré au Théâtre de l’Encre à Cayenne, est le fruit d’une résidence d’artistes entre 3 protagonistes, dont Régine Lapassion, chanteuse émérite, notamment de gospel, soul et jazz et Endie Théolade, chorégraphe d’expression contemporaine.
Dans EMANANCES, le Gran Dôkô Sawani Makan chante et joue de plusieurs instruments dont la Kora et le Han Pan.
Le Djokan, déjà proclamé Patrimoine Immatériel et Musical Guyanais
A peine créé, le Djokan est reconnu le 31 Octobre 2011 comme Patrimoine Immatériel Guyanais par le Président de la Région Guyane d’alors, M. Rodolphe Alexandre.
En 2014, le Djokano, l’ensemble des rythmes et chants du Djokan, reçoit un prix et la distinction de “Patrimoine Musical Guyanais”.
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