L’enseignement de la musique en France est organisé par des structures d’enseignement publiques et privées, permanentes, périodiques ou ponctuelles. Alors que l’enseignement initial est destiné à former des artistes amateurs et un public éclairé, l’enseignement supérieur s’adresse aux futurs professionnels.
Les Conservatoires
La France hexagonale dispose d’un important maillage en matière de conservatoires.
Les conservatoires français dispensent un enseignement initial et supérieur dans les disciplines de la musique, de la danse et de l’art dramatique (théâtre) sous le contrôle du ministère de la Culture.
On distingue trois types d’établissements :
• les conservatoires à rayonnement communal ou intercommunal (CRC),
• les conservatoires à rayonnement départemental (CRD)
• et les conservatoires à rayonnement régional (CRR).
Ce classement est défini en fonction de la nature et du niveau des enseignements dispensés, des qualifications du personnel enseignant et de la participation de l’établissement à l’action éducative et culturelle locale.
Il existe en fait, un 4ème type , le Conservatoire National Supérieur(CNS).
Créé pour l’élite, il n’en existe que trois :
• à Paris, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris (CNSMD) et le Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD)
• à Lyon, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (CNSMD de Lyon.
Inégalités dans les outremers
Les outremers français sont les parents pauvres de l’apprentissage musical.
Toutefois, certains zones sont plus privilégiés que d’autres.
La Réunion est la plus gâtée avec la création d’un CRR (un conservatoire à rayonnement régional) dès 1987.
Le Pacifique n’est pas en reste avec le Conservatoire de Musique et de Danse de la Nouvelle-Calédonie (crée en 1974) et Le Conservatoire artistique de Polynésie française ou CAPF existant depuis 1979, tous deux à rayonnement départemental.
Côté Atlantique, seule la Guyane tire jusqu’à présent son épingle du jeu.
Le Conservatoire de Musique, Danse et Théâtre de Guyane (CMDTG)
Depuis 1988, le territoire dispose d’un Conservatoire de Musique, Danse et Théâtre de Guyane (CMDTG), un Établissement Public satellite de la Collectivité Territoriale de Guyane dont le siège se situe à Cayenne.
Le CMDTG, classé Conservatoire à Rayonnement Départemental (CRD), propose un enseignement riche et diversifié à quelques 1200 élèves provenant surtout de la communauté d’agglomération du centre littoral (surtout Cayenne, Rémire-Montjoly, Matoury et Macouria).
Le CMDTG dispense un enseignement pluridisciplinaire spécialisé pour lequel les élèves inscrits s’engagent dans un cursus d’études.
Outil de formation diplômante, donnant aux élèves la possibilité de s’orienter vers un véritable métier culturel, le CMDTG constitue, grâce notamment à ses multiples orchestres et ensembles, un véritable vecteur local de la diffusion musicale.
L’établissement assure une trentaine de disciplines, encadrées par une quarantaine de professeurs. Certaines disciplines sont assez rares voire uniques (tambour traditionnel, ateliers de musiques populaires afro caribéenne, afro amazonienne, …).
Outre la formation générale (éveil musical, culture musicale – analyse, écriture en collaboration avec l’université) et les pratiques collectives instrumentales (ensembles à cordes, orchestre de chambre et symphonique, musique de chambre, combos…), le CMDTG propose la pratique de nombreux instruments (bois, cuivres, cordes, percussions, claviers et instruments polyphoniques), et plusieurs disciplines en art vocal, musique traditionnelle, Jazz.
Le département Danse (classique, modern-jazz, hip-hop et traditionnelle : créole et plus récemment aluku) ainsi que le département Théâtre complètent les nombreuses possibilités musicales.
Des classes à horaires aménagés (CHAM) «musique» prennent en charge la scolarité générale et musicale des élèves. Ces classes spécifiques entrent dans le cadre d’une convention passée entre le CMDTG et l’Éducation Nationale. Elles concernent des écoles primaires et des collèges.
Le CMDTG est également fortement engagé dans l’animation de la cité par la production de nombreux spectacles et auditions, tout au long de l’année.
Ecole Municipale de Musique et de Danse de Kourou
Outre ce Conservatoire à Rayonnement Départemental (CRD), la Guyane bénéficie d’une autre structure, à rayonnement communal, celle de l’ École Municipale de Musique et de Danse de Kourou.
Guadeloupe et Martinique : Travail associatif et bénévolat
La Guadeloupe et la Martinique se distinguaient jusqu’à présent, par un vide sidéral en la matière. Assez étonnant, voire contradictoire quand on sait que de tous les territoires ultramarins, les musiques de ces régions sont les plus populaires au niveau national et international.
Par conséquent, l’apprentissage artistique s’est longtemps appuyé sur les initiatives privées et les dévotions associatives.
Les choses ont heureusement l’air de bouger.
Martinique : Lakou Sanblé donne le LA
Espace polyvalent d’expressions culturelles et artistiques créé en 2010, Lakou Sanblé Matnik (LSM), est reconnue par le Ministère de la Culture le 28 septembre 2017 comme Conservatoire à rayonnement communal (Article L. 361-2 (*) du code de l’éducation).
Cette école associative, implantée dans la ville de Schoelcher, au centre de la Martinique est dirigée par le grand musicien Claude Césaire et Claude Banys.
Elle s’est progressivement structurée, au fil des ans et son équipe pédagogique est constituée d’artistes investis dans les processus de transmission de la culture caribéenne et européenne.
Le nom Lakou Sanblé Matnik évoque les rassemblements qui se faisaient dans les cours situées traditionnellement au centre de petites cases créoles.
C’est dans cet esprit de partage et de collectif que réside l’originalité de LMS : les Pratiques Collectives (jouer en orchestre – duo, trio, quartet, etc.)
Les disciplines enseignées, autres que les instruments sont :
• l’Improvisation,
• l’harmonie,
• l’Entraînement de l’Oreille musicale,
• la formation musicale.
Cours donnés :
le piano, la guitare, la basse, les instruments à vent, le chant, le chant chorale, le violon, le steel pan, l’harmonica, la batterie, le tanbou ti-bwa, le Big Band, la MAO (Musique Assistée par Ordinateur), les arts plastiques, et les danses urbaines, afro contemporaine, danse thérapie …
Les musiques du patrimoine local, caribéen, traditionnel, international ou du jazz sont utilisés comme support d’apprentissage.
Ouvert à un large public : Débutants, amateurs ou pros (Enfants dès l’âge de 4 ans, jeunes, adultes, retraités).
L' Ecole Martiniquaise d'Enseignement des Arts (EMEA)
Lakou Sanblé Matnik représente le socle pédagogique sur lequel s’appuie la prochaine École Martiniquaise d’Enseignements des Arts (EMEA) dont l’objectif est de décentraliser l’enseignement sur l’ensemble de l’île.
Phase 1 : Musique
La phase 1 du projet EMEA est lancée en séance plénière du 30 octobre 2018 par la Collectivité Territoriale de la Martinique (CTM), pour une territorialisation par une mise en réseau des antennes territoriales et un véritable partenariat avec les établissements martiniquais d’enseignement des arts vivants.
Priorité est donné à la musique avec des partenariats avec les écoles de musique :
• Lakou Sanblé Matnik,
• l’école Musiques Plurielles
• et l’école de musique et d’arts plastiques de Rivière-Pilote.
Phase 2 : Danse
Le projet se poursuit avec la danse :
Dans le centre :
• Compagnie Art Monic – Lamentin
• La Maison rouge – Fort de France
Dans le nord :
Face aux disparités du nord, à la carence d’écoles de danse, il est proposé à titre de lancement, une collaboration avec la mairie de Saint-Pierre dont les offices seront des espaces culturels de l’enseignement de la danse(groupe scolaire et écoles à réhabiliter)…
• Partenariat avec le centre culturel de la CTM, Habitation GRADIS, à Basse-Pointe, qui permettra aux professeurs d’assurer des cours, de faciliter l’accès à l’enseignement dans des sites ou des antennes décentralisées et de tenir compte des disparités du nord.
• Partenariat avec la maison du Bèlè de Sainte-Marie,
Dans le sud :
• Contemp’ Danse au marin et à Sainte-Luce,
• L’école Korzemo à Ducos.
Les disciplines ou pratiques artistiques proposées par les écoles et compagnies de danse sont :
• La danse classique,
• La danse contemporaine,
• La danse traditionnelle de 4 à + de 50 ans.
Phase 3 : Théâtre
En date du 15 avril 2021, le conseil exécutif valide le principe du lancement du domaine du théâtre et de l’extension du dispositif aux autres communes.
En tant que Scène Nationale, Tropiques Atrium propose une formation complète théâtre professionnel.
Ainsi les élèves sont préparés à entrer dans de grandes écoles (conservatoire de Paris, Strasbourg…) et ont un taux de réussite important au concours d’entrée.
Ils pourront exercer au métier de professeur de théâtre plus tard.
Dans le cadre de l’extension, la collectivité a décidé d’accompagner les partenaires suivants :
• Tropiques Atrium
• La Ville du Lorrain
• La Ville du François
• La Ville du Morne-Rouge
• La Ville de Sainte-Anne
• La Ville de Fort-de-France
• La Ville de Rivière-Salée
• La Ville de Sainte-Luce
• La Ville de Ducos
• Le Collège Asselin de Beauville de Ducos
• Les écoles de danse et de musique dans le cadre de
l’extension
• L’association Compagnie Entrenou
• L’association Stages intensifs de danses et atelier bèlè (jeunes, adultes, retraités).
Fin octobre 2021 : La CTM se lance enfin
Le 19 octobre 2021, la Collectivité Territoriale de la Martinique (CTM) lance officiellement le projet de « Conservatoire de Musique et d’Arts de Martinique ».
Une équipe diverse de professionnels
L’équipe en charge de la mise en œuvre de ce Conservatoire est dévoilée.
Composée d’artistes, d’acteurs culturels et de formation elle comprend :
• Jocelyne Béroard (auteur-compositrice et chanteuse du groupe Kassav),
• Christian Boutant (ex directeur de la SACEM, créateur du festival Biguine-jazz),
• Thomas Raso (professeur de violon, issu de la haute école des arts du Rhin),
• Marc Cabréra (professeur de piano, ex étudiant du conservatoire de Lyon),
• Karine Varasse (consultante en ingénierie de Formation),
• Valérie Lacognata (directrice du conservatoire de Rouen),
La coordination de cette équipe de mise en œuvre est confiée au multi-instrumentiste Ronald Tulle (auteur, compositeur, arrangeur et pianiste).
Fin décembre 2021 : Avancée timide de la Guadeloupe
Il n’est pas encore question pour la Guadeloupe d’annoncer la création d’un conservatoire. Pour autant, là aussi ça bouge.
D’abord avec la création d’un futur Centre Régional des Musiques et Danses Traditionnelles (CRMDT).
Fin décembre 2021, le Conseil Régional de la Guadeloupe rachète la maison « Aka Jaklyn » appartenant à Jacqueline Cachemire-Thôle, célèbre danseuse et enseignante de Gwo ka et son mari Yves Thôle, célèbre maître Ka.
La maison « Aka Jaklyn » est aussi siège de L’Akadémiduka, école de danses et musiques traditionnelles.
Située à Besson, au Gosier, la maison est devenue au fil des années, un véritable temple de la musique, de la danse et une réserve abritant de nombreuses collections d’objets traditionnels.
Elle sera réaménagée pour devenir un centre interdisciplinaire pouvant recevoir des écoles et touristes.
Créé en 1985 par Yves Thôle et Jacqueline Cachemire-Thôle, L’Akadémiduka est aujourd’hui dirigée par Nadia Pater.
Connue pour son travail autour du patrimoine culturel guadeloupéen et sa vitalité dans le domaine des pratiques artistiques amateurs, l’Akadémiduka dispense des cours pour tout public, du jardin d’éveil dès 3 ans jusqu’au Douka des seniors.
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GUYANE
Conservatoire de Musique, Danse et Théâtre de Guyane (CMDTG)
Ecole Municipale de Musique et de Danse de Kourou
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MARTINIQUE
LA REUNION
Le Conservatoire à Rayonnement Régional
NOUVELLE-CALEDONIE
Conservatoire de Musique et de Danse de la Nouvelle-Calédonie
TAHITI
Conservatoire Artistique De La Polynésie Française « Te Fare Upa Rau »