Daniel Forestal est un chanteur-guitariste, incontournable de la musique guadeloupéenne. Chantre de la tradition et transmetteur éclairé, il a formé de nombreux jeunes à la carrière d'artiste.
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Table des matières

Une enfance dans les champs de canne, bercée de musique

Daniel Forestal naît en Guadeloupe le 27 septembre 1933, à la lisière d’un champ de cannes, au pied de l’usine Marquisat à Capesterre Belle Eau, au temps des géreurs et économes dans les plantations.

Fils unique d’une mère au foyer et d’un musicien, et petit-fils d’un organiste à l’église de Sainte-Rose, il est élevé par ses tantes.

Toute l’ enfance de Daniel Forestal est imprégnée de musique :

• D’abord le rythme des machines de l’usine Marquisat voisine, l’inspire beaucoup,

• Sa grand-mère l’emmène écouter du Gwoka sur les marchés, quant à ses tantes, elles chantent des sérénades le samedi soir,

• Sur le phonographe familial, il écoute la biguine ou encore Tino Rossi, l’idole française de l’époque.

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Ancienne usine de Marquisat

Enseignant-musicien autodidacte

Autodidacte, Daniel Forestal se forme à la guitare, la batterie, la trompette et au piano.

Parallèlement, il choisit l’enseignement comme profession, d’abord instituteur, puis professeur de lettres et de musique au collège du Raizet.

En 1956, il enregistre son premier titre, « Missié Betsy » sur le label Emeraude, en témoignage du passage dévastateur en Guadeloupe du cyclone Betsy.

En 1958, Daniel Forestal compose son plus grand succès, le désormais classique « Prière de l’Esclave », directement inspiré de l’expérience vécue à l’usine Marquisat, où les conditions de travail sont rudes.

D’une façon globale, ses chansons sont souvent des chroniques de la vie quotidienne locale des années 60, certaines non dénuées d’humour.

Auteur-compositeur de talent, en dehors de sa musique de cœur, la biguine, Daniel Forestal s’est essayé à plusieurs styles : tango, calypso, merengue, slow, cadence, etc…
Il a même inventé son propre rythme, qui est le « Houmba » immortalisé par la chanson « An ka santi an ka houmba« .

Daniel Forestal a plusieurs succès ancrés dans la mémoire collective, titres qu’il a souvent réinterprété dans des versions plus modernes.

En 1965, il est chanteur au Club Med, lorsque le grand Jacques Brel, de passage en Guadeloupe, vient l’accoster, impressionné par ses textes et lui conseille de partir à Paris faire carrière. Malheureusement, coincé par sa situation maritale et professionnelle, il ne mettra jamais à exécution ce conseil.

Collaborations

Daniel Forestal n’est pas trop un homme d’orchestres, néanmoins il en a côtoyé quelques uns.

Le premier orchestre dans lequel il joue est le fameux El Calderon, mais il n’y reste pas longtemps. Puis il crée son propre groupe, The King Creole, dans les années 60, dans lequel évolue également le grand saxophoniste, Abel Zénon.

Au cours de sa carrière, Daniel Forestal a collaboré avec de nombreux artistes, notamment :

Rémi Mondey, avec lequel il publie 3 volumes de la série « En vacances« 
Robert Mavounzy
• Edouard Benoît
• Thibault « Freydy » Doressamy
• Ainsi que le groupe guyanais Les Vautours qui l’accompagnent à Cayenne

Soleil Show

Après un voyage au USA, impressionné par les grands shows afro-américains, il décide de créer la troupe SOLEIL SHOW avec des élèves adolescents.

Novateur, SOLEIL SHOW allie musique, chant, danse, claquettes, acrobatie et théâtre dans de grands spectacles « à l’américaine ».

De nombreux artistes tels que telles Joëlle URSULL, Dominique ZOROBABEL, Tanya SAINT-VAL, Gladys N’DEE, etc. passeront par cette école de SOLEIL SHOW et apprendront leur métier grâce à Daniel Forestal.

Certains de ses anciens élèves lui rendent hommage et témoignent de leurs années dans Soleil Show :

Reconnaissance de son vivant

Fort heureusement, Daniel Forestal a connu de son vivant de nombreuses récompenses, tant en Guadeloupe qu’en Martinique :

Chevalier de l’ordre des arts et des lettres,
• Médaillé d’or des musiciens Guadeloupéens,
• Prix du meilleur compositeur décerné par la SACEM en 2002
Elwa d’or de la musique traditionnelle en 2013

Il est décédé le 23 octobre 2016, à l’âge de 83 ans.

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Martiniquaise, passionnée de culture et de musiques en tous genres. Spécialiste de la grande Caraïbe.

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FWI MUSIC HERITAGE (FMH) est un portail d’informations et de ressources spécialisé dans les musiques, danses et formes d’oralité des Antilles-Guyane françaises.

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