Ce visage poupin, ce large sourire, cette bonhomie ont accompagné des générations de martiniquais sur près de 47 ans de carrière.
Ardent défenseur de la musique traditionnelle, chantre de la musique spirituelle et amateur de la chanson romantique, Claudy Largen, avait ce don de pouvoir moduler sa voix et passer des notes graves aux aiguës.
Ce natif de la commune de Sainte-Luce, au sud de la Martinique a grandi en écoutant ce qui était tendance à l’époque, à savoir les chansons romantiques et les opérettes, incarnées par les vedettes françaises Tino Rossi, Maurice Chevalier, Dario Moreno ou encore Luis Mariano.
Débuts artistiques fulgurants
Après des débuts artistiques avec sa soeur Rosy, Claudy Largen est repéré à 21 ans par le compositeur Claude Confiant qui lance sa carrière.
Son premier succès, « Yo volè ti coq Titine la » remporte le premier prix de Biguine aux Oscars de la chanson créole.
Des rencontres déterminantes
Chanteur-guitariste populaire, la carrière de Claudy Largen, enseignant de mathématiques et musique, est faite de rencontres déterminantes:
D’abord on l’a dit, sa longue collaboration avec Claude Confiant.
Puis la rencontre avec le Père Elie et sa fameuse chorale des îles sous le vent, qui lui a appris à poser sa voix.
En effet, Claudy Largen est soliste sur l’ album de 1977 de la chorale, sur lequel figure le titre « Honoré« , énorme tube de Noël écrit par Claude Confiant.
Enfin, la rencontre avec le grand auteur-compositeur Fernand Donatien, dont il devient un des interprètes, à côté de Laurent Larode.
Un de ses succès marquant avec Stardust, l’orchestre de Fernand Donatien, est « Pou 3 francs« .
Défenseur de la tradition
La tradition, il l’a défendu jusqu’au bout. Après l’amère constat que les jeunes martiniquais ne connaissaient pas leurs musiques traditionnelles, il présente en duo avec son fils, Nicolas, la mazurka « Poutchi » sur son dernier album « Mon île, mon EDEN ».
Chanteur de charme
Biguine, mazurka, boléro, valse Claudy Largen pouvait tout chanter, mais les chansons d’amour ont véritablement fait son succès.
Le chant spirituel
Au mitan de sa vie, la quête spirituelle et le besoin de louer l’Eternel en musique se sont fait ressentir.
Sa dernière collaboration dans ce registre, s’est notamment faite avec José Versol, sur l’album spirituel de celui-ci, ABBA, dont il il interprète le titre « Je viens ».
Des spectacles hauts en couleurs
Ses spectacles, reflet des différents répertoires auquel il avait touché, étaient caractérisés par une grande générosité et un grand respect du public.
Le dernier en date, intitulé « Hommage en trois temps » était celui qu’il avait donné à l’Atrium, le 11 mai 2019, avec pléthore d’artistes invités : Michel Thimon, Timothey Hérelle, ses fils Nolan et Nicolas Largen, Manuel Sainte-Rose, Claudine Pennont, Daniel Ravaud, les ballets « Pomm’ Kanel » et « Tchè Kréyol ».